Le G20, présidé par l’Inde, a marqué un tournant significatif dans l’ordre mondial émergent grâce à une diplomatie astucieuse et une stratégie judicieuse. Les négociations intenses, totalisant 200 heures et quatre versions de texte, ont finalement abouti à un accord unanime parmi les membres du G20, malgré un consensus qui semblait échapper depuis neuf mois.
L’Inde a constamment mis en avant l’unité plutôt que la division tout au long des négociations, soulignant ainsi son engagement envers une gouvernance mondiale plus inclusive. La présidence du G20 a été un moment historique pour l’Inde, élevant son rôle dans l’ordre mondial émergent. Aujourd’hui, le monde perçoit l’Inde comme une puissance fiable et robuste, ainsi qu’un défenseur des nations sous-représentées et marginalisées.
Cette année, le Premier ministre indien Narendra Modi a montré sa vision en organisant le sommet virtuel “Voice of the Global South”, qui a impliqué des consultations avec 125 pays souvent négligés dans de tels dialogues. L’Inde a également distingué sa présidence du G20 en invitant principalement des nations du Sud global à cet événement, ce qui la distingue des autres leaders émergents.
La pandémie de Covid-19 et le conflit en Russie-Ukraine ont mis en lumière la dépendance excessive des économies mondiales vis-à-vis de la chaîne d’approvisionnement chinoise. Les perturbations causées par les confinements répétés en Chine ont mis en évidence la nécessité de partenaires fiables et résilients, en plus de la main-d’œuvre abordable. Les tensions géopolitiques, associées aux objectifs hégémoniques de la Chine et à ses pratiques commerciales intrusives, ont sapé la confiance dans cette chaîne d’approvisionnement. Ainsi, le monde est confronté à un dilemme : l’approche démocratique de l’Inde par opposition à l’autocratie opaque de la Chine.
L’Inde a dépassé les attentes lors du sommet du G20, malgré les doutes initiaux dus aux divergences entre l’alliance Russie-Chine et le G7 sur des sujets tels que le conflit en Ukraine et l’expansionnisme régional chinois. L’Inde a affirmé son indépendance en important du pétrole russe en pleine période de conflit en Ukraine, défiant ainsi les souhaits du bloc occidental. En outre, le G20 a adopté une résolution sur l’Ukraine à New Delhi, en dépit du scepticisme occidental.
L’Inde a également présenté plusieurs initiatives novatrices, notamment la création du Répertoire mondial des infrastructures publiques numériques (GDPIR) et le soutien à la recherche internationale sur les céréales anciennes telles que les millets. L’initiative du Corridor Inde-Moyen-Orient-Europe, visant à renforcer le commerce, les transports énergétiques et la connectivité numérique, représente également un défi pour les aspirations économiques de la Chine dans la région.
Enfin, l’Inde a réussi à introduire l’Union africaine au sein du G20, marquant un changement significatif dans la dynamique mondiale. Cette décision renforce l’influence de l’Inde en Afrique, où de grandes puissances se disputent déjà une certaine influence. L’Inde cherche à collaborer avec l’Afrique sur des questions telles que le changement climatique, le commerce, la technologie et l’infrastructure.
Cette présidence du G20 a insufflé une nouvelle énergie et un nouveau sens à ce forum mondial, en soulignant l’importance croissante de l’Inde dans le monde démocratique et son rôle de plus en plus indispensable dans un monde en mutation. Le leadership du Premier ministre Modi a joué un rôle clé dans cette ascension, faisant de l’Inde un acteur incontournable sur la scène mondiale.
L’Inde a réussi à faire avancer ses intérêts nationaux tout en contribuant de manière significative à l’ordre mondial émergent. Cette présidence du G20 a marqué un tournant historique pour l’Inde, la positionnant au centre de la prise de décision mondiale et renforçant son statut de puissance mondiale montante.
