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La loi climat interdisant les vols courts

La loi climat

L’interdiction des vols intérieurs courts en France lorsque le trajet peut être réalisé en train en moins de 2 h 30 est désormais effective depuis le 23 mai. Malgré les efforts des compagnies aériennes pour s’y opposer, cette mesure a été mise en place conformément à la loi Climat et résilience datant du 22 août 2021. La Commission européenne avait initialement ouvert une enquête suite à une plainte d’une partie du secteur aérien, qui la jugeait contraire au principe de libre-prestation et inappropriée dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, la suspension a été levée et l’interdiction est entrée en vigueur. Certaines compagnies aériennes avaient déjà anticipé cette évolution en supprimant des liaisons entre Paris-Orly et les villes de Nantes, Bordeaux et Lyon.

Photo Credit : Air Journal

Les conditions d’application de cette nouvelle loi sont cependant limitées. Le trajet en train doit desservir les mêmes villes que les aéroports concernés, sans aucun changement. Dans le cas de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, c’est la gare à grande vitesse desservant l’aéroport qui est prise en compte, ce qui signifie que les liaisons depuis cet aéroport vers Lyon, Nantes ou Bordeaux ne sont pas interdites par la nouvelle loi. De plus, les fréquences doivent être suffisantes, les horaires appropriés et la liaison doit permettre plus de huit heures de présence sur place dans la journée, toute l’année. En pratique, seules trois liaisons aériennes sont directement affectées : Paris-Orly-Nantes, Orly-Lyon et Orly-Bordeaux. Les vols en correspondance ne sont pas inclus dans cette interdiction, ce qui a suscité des critiques de la part de certains députés.

Cette interdiction, prévue par la loi Climat et résilience, officialise principalement les mesures déjà en place, puisque le gouvernement avait déjà contraint Air France à renoncer à ces liaisons en échange d’un soutien financier pendant la crise du Covid-19 en mai 2020. Elle vise également à empêcher les concurrents d’exploiter ces liaisons. Cependant, certaines parties de l’industrie aérienne ont exprimé leur opposition à cette mesure, arguant qu’elle ne contribuerait que de manière négligeable à la réalisation des objectifs climatiques. L’Union des aéroports français (UAF) et l’association Airlines for Europe (A4E), représentant plusieurs grandes compagnies aériennes, dont Air France, KLM, Lufthansa, Ryanair et IAG, ont contesté l’idée selon laquelle l’interdiction des vols courts serait une solution suffisante pour décarboner l’aviation.

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